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L’explication de la violence par la théorie du loup et de l’agneau

    C’est bien l’un des paradoxes contemporains les plus intéressants : bien qu’on vive l’une des époques les plus violentes et meurtrières qui n’aient jamais été (guerres mondiales, guerres du Golfe, Kosovo, Rwanda, Vietnam, Tchétchénie…), la violence en tant que telle reste rare. Prenez votre cas personnel par exemple… Vous ne voyez pas quotidiennement de scènes d’agression ou de mise à mort, si ce n’est dans les médias. La raison en est assez simple : le développement du confort dans les civilisations dites évoluées a entraîné une pacification de la majeure partie de la population. La plupart de nos concitoyens sont donc incapables de faire du mal gratuitement ou de se montrer agressifs sans provocations extrêmes. Mais la rareté de la violence en fait-elle un phénomène inexistant ? Vous protège-t-elle de la matérialisation d’une agression au beau milieu de votre ville ? Non, et le croire, c’est renier l’importance du développement d’une capacité à se défendre.

    1) L’agneau, une proie facile pour le loup

    La plupart des gens ne pensent pas en se levant le matin au risque de rencontrer la violence. À tel point qu’elle est quasiment inexistante dans leur vie. Ils font confiance aux services d’ordre (police, vigils…) et se disent que si quelque chose arrive, quelqu’un sera bien là pour les aider. En reniant la réalité de la violence ils deviennent des agneaux.

    Leur manque de réalisme et de capacité à analyser leur environnement direct quand ils se font agresser en font des proies idéales. Qui pensez-vous qu’un voleur à la tire va tenter de dévaliser ? Un adolescent qui joue avec son smartphone dans le métro sans même prêter attention à ce qui se passe autour de lui, ou un type qui a l’air sportif et attentif aux moindres mouvements des gens qui l’entourent ?

    Que se passe-t-il si un de ces agneaux fait face à une situation dangereuse ? Il s’affole, laisse sa peur prendre le dessus et devient instantanément une victime incapable de réaction aucune. L’agresseur allait-il seulement faire preuve de violence ? Nul ne le sait, car la peur de l’agneau lui suffit à obtenir ce qu’il veut.

    Croire qu’on vous aidera en cas d’agression, même en plein milieu d’une rue bondée de monde, c’est se mentir : notre société n’a jamais été aussi individualiste que de nos jours. Personne n’interviendra, et vous n’êtes même pas certain que quelqu’un appellera la police. Non, la seule personne sur qui vous pouvez compter, c’est vous-même.

    Et le premier réflexe que vous devez avoir, c’est de bien étudier votre environnement. Mieux vaut prévenir que guérir. Une fois encore, vous pouvez aussi commencer à visiter des salles de sport ou entrer en contact avec des arts martiaux, mais le plus important est bien de se rendre compte, qu’où que vous soyez, tout peut arriver. Personne n’est en sécurité, malgré les apparences.

    2) Le loup rôde toujours près de la bergerie

    Quand on pense agression, violence ou combat, on s’imagine des bagarres de rue entre gangs ou adeptes de ce genre de pratiques. Le fait est que la plupart des agresseurs (les loups), ne recherchent pas la confrontation, bien au contraire.

    Ils choisissent leurs victimes parmi les agneaux les plus dociles. Et à ce petit jeu, votre langage corporel en dit long. Les personnes recroquevillées dans leur coin, agrippant leurs effets personnels quand ils croisent des individus qu’ elles perçoivent comme dangereux ou qui baissent leur regard rapidement en montrant leur peur sont alors des cibles idéales.

    Pensez-vous sincèrement qu’un boxeur sortant de la salle, ou qu’un policier en uniforme se font souvent agresser ? Non, bien évidemment, car ils représentent un risque potentiel. Violence et courage sont deux choses bien distinctes. La plupart des gens violents ne sont en fait que des lâches qui ne cherchent qu’à se prouver à eux même qu’ils ont un semblant de valeur intrinsèque.

    Le terrain de chasse des loups se situe le plus souvent au cœur même de la bergerie. Les agressions physiques ont le plus souvent pour but de dévaliser ou de s’approprier le bien d’une autre personne. C’est donc en se rendant là où les gens ne les attendent pas que les loups deviennent le plus dangereux.

    Quoi qu’il en soit, il n’y a pas de sécurité dans le déni. En acquérant une « capacité à la réaction » en cas de manifestation de la violence, vous l’éviterez bien plus souvent que vous ne le pensez. De nombreux agresseurs seront par exemple découragés si vous ne les laissez pas vous parler comme à un moins que rien ou établir un premier contact physique montrant leur domination (une claque, par exemple).

    La morale de cette histoire, ce que se cacher la vérité ne vous protégera pas d’une potentielle agression. Si vous voulez être capable de vous défendre, il n’y a pas 36000 solutions, vous devez vous-même côtoyer cette violence afin de l’apprivoiser et d’en faire un moyen de réponse en cas de danger. Enfin, votre sécurité dépend de votre capacité d’évaluation de votre environnement. Ne vous pensez jamais protégé, car la réalité pourrait rapidement vous rattraper !