Le Silat, ou Penchak Silat est un art martial très peu médiatisé originaire d’Indonésie et de Malaisie. Il regroupe un ensemble de techniques ancestrales et se pratique sous plus de 150 formes différentes. S’il est traditionnellement basé sur des affrontements rythmiques au cours desquelles deux combattants armés de bâtons multiplient les figures de styles, il peut aussi s’effectuer à mains nues et à largement évoluer au cours du temps. Art martial originellement « dansé » à l’image de la Capoeira brésilienne, le Silat propose tout un ensemble de techniques de balayage, clés en tous genres, immobilisations et frappes des points vitaux en s’appuyant sur la dynamique des mouvements d’animaux sauvages comme le cobra où le tigre. Les adeptes du Silat postulent que rapidité et souplesse prédominent toujours sur la force physique d’un agresseur.
1) Les différentes écoles de Silat
Ce qu’il vous faut savoir, c’est que le Silat est un art martial vieux de plusieurs siècles et issu du mélange de nombreuses sciences du combat différentes. Chaque école prône des valeurs et des techniques d’apprentissage différentes basées sur l’expérience personnelle des éducateurs, le tout avec un objectif commun : vous apprendre à vous défendre quelles que soient les conditions. Si certaines font dans le traditionalisme, d’autres en favorisent une adaptation plus épurée en adéquation avec les enjeux de la survie en milieu urbain.
C’est par exemple le cas du SDS (Silat Defence System) qui doit son apparition en France à Frédéric Mastro, et qui le définit comme un art martial réaliste, concret et accessible. Selon lui, c’est le meilleur atout dont un combattant puisse disposer pour s’adapter à son environnement et à son adversaire. Les cours qu’il dispense sont basés sur deux axes primordiaux : la défense personnelle traditionnelle et la défense personnelle urbaine dans le cadre légal (adressée aux agents de sécurité, policiers…). La pratique du Silat est ouverte à tous et repose sur l’équilibre, la souplesse, la rapidité et le dynamisme. C’est la discipline que je pratique personnellement l’académie de boxe de Charenton. La vidéo que je vous propose dans cet article est une démonstration de l’instructeur Sebastien Vandenberghe qui enseigne à Charenton.
Franck Ropers, un autre spécialiste du Silat, base quant à lui son apprentissage sur une formation en 10 techniques rapidement assimilables pour se défendre dans n’importe quelles conditions ainsi que sur un renforcement musculaire inhérent à la pratique du Silat. Il ouvre ses cours à tous, y compris les femmes et les enfants.
Le FISFO ou Federal International System Force de l’Ordre, est un organisme par le biais duquel vous pourrez découvrir diverses approches du Silat. Présente dans plus d’une centaine pays, elle base son éducation sur la découverte de votre force physique et mentale et les moyens de les employer en adéquation avec votre environnement. À la différence des deux écoles précédentes la FISFO englobe des principes plus généraux comme la simplicité, l’anticipation, la protection, la déstabilisation et la prévention.
Charles Joussot est le créateur du FISFO. Il apporte quotidiennement son savoir faire lors de la formation de groupes d’intervention et autres troupes d’élite. Il est spécialisé dans la formation au combat en situation extrême et propose des vidéos en ligne vous permettant d’appréhender la réalité du Silat.
2) Les fondements du Silat
Le Silat revêt un caractère religieux et solennel important. Il est basé sur une philosophie prônant la diffusion d’actions positives envers son entourage et la société en général. L’aspect spirituel qui l’accompagne permettrait alors de trouver la paix intérieure et de développer une meilleure connaissance de sa force personnelle, pour parvenir à surmonter les obstacles du quotidien.
Plus qu’une simple science de défense personnelle le Silat se veut capable de nous préparer face à toutes les facettes d’une agression, qu’elles soient physiques, ou psychologiques. Outre une capacité à se défendre le Silat ouvre donc de nouveaux horizons et permet d’atteindre les stades de lucidité et de sérénité, deux conditions sine qua non à l’efficacité d’un art martial.
D’un point de vue concret, le Silat repose sur l’apprentissage de techniques de base, d’enchaînements de mouvements particuliers (les jurus, un peu à l’image des katas en karaté) et d’une phase de combat à proprement parler. Les positions et les mouvements reposent sur des formes animales et prennent le nom de Langkah. Les Langkah se constituent de nombreuses variétés d’attaques et d’esquives et c’est le choix de privilégier certaines à d’autres qui définit une école de Silat.
3) Comment apprend-on le Silat ?
Outre l’apprentissage de la philosophie liée à cet art martial si spécial, la pratique du Silat repose sur la mémorisation de différentes séries de Langkah offensifs que vous aurez à répéter et à maîtriser afin de développer une position stable pour effectuer vos attaques.
Dans un deuxième temps, vous entrerez dans une phase défensive consistant en l’apprentissage de parades pour protéger exclusivement la partie supérieure de votre corps (visage, torse, cou, bras). C’est seulement ensuite que vous apprendrez à vous servir de vos jambes, en mettant l’accent sur le déplacement et l’attaque.
La quatrième phase du Silat porte quant à elle sur la défense face à l’utilisation de coups de pieds et la cinquième sur les variations des positions corporelles permettant des attaques et ripostes à partir d’une position basse. Le tout sera complété par un panel de techniques de balayage, clés, maniement d’armes et immobilisations.
La pédagogie du Silat en fait un art martial très simple à appréhender. Progressivement, vous apprendrez à vous servir de toutes les parties de votre corps et à vous défendre quelle que soit la configuration de l’affrontement dans lequel vous êtes engagé. De quoi vous donner un avantage non négligeable en cas d’agression, donc.