Si vous êtes sur ce blog, c’est certainement parce que vous voulez apprendre à vous débarrasser des doutes qui s’emparent de vous face à une situation qui pourrait mettre en danger votre intégrité physique. Vous savez que parfois, la violence est le seul recours, mais il vous est difficile de vous imaginer mettre KO votre assaillant, d’autant que vous n’êtes pas forcément un maître en arts martiaux. Rassurez-vous, pour pouvoir vous défendre, vous n’avez pas besoin d’être ceinture noire de karaté ou de vous inscrire dans un club de MMA (Mixed-martial-arts). Ce qu’il vous faut, c’est développer un panel de dispositions psychologiques qu’on appelle aussi le mental du combattant. Le mental du combattant repose en grande partie sur votre capacité à vous appuyer sur l’adrénaline qui parcourt votre corps au moment où la situation devient dangereuse, pour la transformer en source de motivation et de détermination à entrer dans la lutte, sans même imaginer que votre adversaire puisse vous échapper.
Le développement de votre mental de combattant…
Vous avez sans doute déjà entendu le mantra qui dit que la meilleure des défenses, c’est l’attaque. Ce n’est pas entièrement faux. À partir du moment où un agresseur entre dans votre sphère personnelle (disons un espace de moins de 50 centimètres) avec intention d’établir un contact physique, vous avez très peu de chances d’éviter l’apparition de toute violence, même si vous décidez de ne pas réagir. Il vous agrippera sans doute par le cou, ou mettra les mains sur vous pour vous plier à sa volonté… Vous ne pouvez pas laisser les choses en arriver là, voici comment réagir pour reprendre le contrôle de la situation :
- La psychologie de la peur : on dit souvent que pour vaincre un adversaire il nous faut le connaître et l’étudier. La peur est votre ennemie. Vous devez donc en saisir l’origine et l’effet sur votre corps afin de vous en débarrasser. La peur vous empêche de contrôler vos émotions, pire elle diminue vos capacités intellectuelles. Votre lobe frontal est la partie de votre cerveau qui « prend les décisions rationnelles ». En cas de poussée d’adrénaline due à une situation menaçante, la circulation sanguine ralentie, puis s’arrête pour se rediriger vers la partie du cerveau que l’on nomme « reptilienne ». C’est à cet endroit que réside votre instinct. Celui qui vous aurait poussé à affronter un tigre à dents de sabre à mains nues pour défendre votre tribu ou pour un morceau de viande il y des centaines d’années. Mais c’est aussi là que votre peur prend sa source… faisant de vous un être à deux visages : une personne fébrile ou une bête sanguinaire…
- Les techniques de concentration pour ne pas succomber à ses émotions : comment pensez-vous que les personnes qui se battent souvent, aussi bien les professionnels des sports de combat que les soldats ou même les hooligans puissent s’adonner à cette pratique avec tant d’allant voire même de plaisir ? Tout repose sur leur capacité à maîtriser leur psychologie et leur conscience. Pour ce faire, une technique sort du lot : vous pouvez faire appel à vos sens pour créer une expérience subjective vous permettant de rester en contrôle. Cette expérience doit vous plonger dans un état ou votre esprit trouve la paix, car transporté dans le temps ou l’espace. Répétez une phrase dans votre tête, imaginez une scène que vous avez vécu, une odeur ou un goût qui vous replonge dans votre enfance et vous emplit d’émotions positives… Cette expérience est appelée une « ancre » en ce qu’elle relie votre psychisme à une situation différente vous permettant une nouvelle approche du présent, et vous donnant la possibilité de relativiser la peur et de faire le plein de confiance en vous.
- Intimidation et confusion : ne pensez pas que votre agresseur est nécessairement une personne plus courageuse que vous car il a recours à la violence. S’il vous a choisi, c’est certainement qu’il pense pouvoir vous impressionner et ainsi éviter l’affrontement. Votre premier objectif est donc de lui faire face, et d’avancer vers lui. Vous voulez le faire douter, lui montrer que vous n’êtes pas la proie sans défense qu’il pensait attaquer, et que la peur vous est étrangère. Plus vous montrez de détermination plus votre assaillant vous redoute.
… qui dépend de votre hygiène de vie :
De nombreux facteurs influencent votre psychologie du danger. Vos réactions sont le fruit de votre perception de vos capacités liées à votre style de vie. Si vous ne visitez jamais de salle de sport, que vous n’êtes pas un adepte de la violence, que vous fumez, buvez, mangez beaucoup, ne faites pas d’efforts, et avez très peu confiance en vous, il est certain que vous aurez bien des difficultés à trouver cette paix intérieure dont nous parlions dans la première partie lorsqu’un agresseur plus grand et plus musclé vous approchera.
S’il ne faut pas toujours se fier aux apparences, votre peur prendra cependant rapidement le dessus, vous envoyant des signaux pour vous dire que vous n’avez aucune chance dans cette confrontation. La peur est aussi un sentiment qui dépend de vos habitudes et de votre hygiène de vie. Il est bien plus facile d’éviter toute situation violente quand on maîtrise non seulement ses émotions mais aussi quelques techniques d’arts martiaux.
Ce n’est pas pour rien que la plupart des sports introduisant la violence sont basés sur la psychologie et le respect des ressentis humains. Cela permet aux « combattants » de se positionner dans un état d’esprit adéquat avant chaque confrontation : ils font ainsi fi de la peur et de leurs émotions primaires, se concentrant sur leur but immédiat, celui de vaincre leur agresseur. Leur pensée repose alors sur une logique de décomposition des mouvements de leurs adversaires, avant d’en trouver le point faible pour terminer la confrontation au plus vite.
Ne laissez pas la bête qui sommeille en vous se réveiller
Que vous le croyez ou non, sachez que tout être humain est potentiellement capable de causer des dommages d’une extrême importance à un assaillant à la simple force de ses mains. En vous laissant submerger par vos émotions, vous aurez sans doute d’abord peur… jusqu’au jour où vous entrerez dans un état de rage.
Votre taux d’adrénaline sera tel que votre état deviendra incontrôlable. Vous ne serez alors comblé que par une effusion de sang. Si vous vous dites que c’est le moment propice pour enfin montrer au monde de quoi vous êtes physiquement capable, c’est aussi le meilleur moyen de finir en prison ou à l’hôpital.
Cet état ne vous permettra pas de retenir vos coups, ou de réfléchir logiquement. Impossible alors de vous concentrer sur quoi que ce soit et d’avoir recours aux méthodes de concentration ou de motivation. La colère n’est pas un élément sur lequel vous pouvez baser vos réactions en ce qu’elle va totalement à l’encontre de votre but premier en cas d’agression, la maîtrise de vos émotions.
Avant de vous lancer dans l’apprentissage de telle ou telle technique de combat (nous aborderons évidemment des sujets plus pratiques dans nos prochaines publications), il est important de comprendre le rôle que les émotions jouent dans la psychologie de la violence. Vous ne pouvez pas vous laisser envahir d’émotions négatives lors d’une agression et espérer résoudre le conflit d’une façon bénéfique pour vous. Le recours à la violence doit être maitrisé afin d’être réellement efficace. En vous appuyant uniquement sur votre colère, vous risquez de vous laisser aller à des comportements dangereux. Appuyez-vous sur vos sens et votre respiration pour apprendre à évacuer le stress de toute confrontation, et montrez à votre assaillant que la peur n’est pas votre moteur… La plupart du temps, cela suffit à éviter tout contact physique !