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Comment évolue votre vigilance

    Si vous avez déjà lu quelques publications sur mon blog, vous savez que le mot « vigilance » est un, voire le mot-clé à retenir de les articles. Cette dernière est définie par votre capacité à analyser votre environnement en cernant les éventuels dangers mais aussi les parades potentielles pour l’éviter, qu’elles soient d’ordre physique (fuite, confrontation) ou d’ordre matériel (issues de secours, armes environnementales). Je vous le rabâche, votre vigilance est au coeur de votre protection personnelle. Seulement, voilà, selon votre état moral et physique, ou votre activité à un moment T, votre vigilance évolue. Il est évident que vous n’êtes pas aussi soucieux du danger dans votre salon en regardant le film du dimanche soir, qu’au beau milieu d’un endroit réputé comme « dangereux ». L’intérêt de la mise en valeur des différents stades de la vigilance, est alors de prendre conscience d’éventuels relâchements pour en limiter l’apparition et ainsi pouvoir réagir de manière efficace au moment venu.

    1) L’inattention

    L’inattention est définie par une insouciance totale et par l’illusion de sa propre sécurité. C’est l’état dans lequel vous vous trouvez quand vous êtes chez vous, dans votre lit, ou dans un endroit considéré comme sécuritaire (votre lieu de travail, un commissariat, chez des amis, à l’hôtel pendant les vacances….).

    Le problème, c’est que bon nombre de gens adoptent cette attitude dans la rue. En focalisant leurs pensées sur leur vie personnelle, ils en oublient les dangers potentiels présents dans l’environnement dans lequel ils évoluent.

    C’est l’état qui privilégie l’apparition d’une agression. En effet, il n’est pas très difficile de repérer les gens qui n’ont pas l’air de se soucier de ce qui pourrait se passer. Ce sont les cibles parfaites en ce que l’effet de surprise aura tendance à les déstabiliser complètement, créant un choc émotionnel et une incapacité de réaction face à un événement soudain.

    Pour assurer votre défense personnelle, vous devez donc éviter au maximum de laisser votre vigilance en berne, spécialement quand vous quittez votre domicile. L’inattention représente un danger en elle-même car elle vous empêche d’anticiper la violence.

    2) Le réalisme

    Quand votre vigilance passe à l’état de réalisme, votre comportement évolue. Vous êtes certes détendu, mais une partie de vous se tient prête au cas où quelque chose d’imprévu se déroulerait. Vous regardez autour de vous, et même si vous n’êtes pas méfiant, vous analysez rapidement le niveau de risque présent dans votre environnement. C’est par exemple l’état de la plupart des gens dans le métro parisien, ou lorsque vous faites vos courses dans un grand magasin.

    Le réalisme représente le comportement à adopter pendant le plus clair de votre temps. Assurez-vous toujours, où que vous soyez, que le danger potentiel est minime. Faites attention ou vous vous asseyez, aux chemins que vous empruntez, aux personnes que vous croisez… Le réalisme est un état sécuritaire vous permettant de limiter l’apparition de la violence car vous vous demandez constamment si elle peut ou non vous atteindre.

    3) L’alerte

    L’alerte définit votre niveau de vigilance lorsque le danger est présent et avéré. Votre conscience de ce dernier vous pousse à faire très attention à chacun de vos mouvements ou réactions.

    C’est par exemple le cas si vous assistez vous-même à une agression, si vous témoignez de comportements pouvant déboucher sur la matérialisation de la violence physique (une personne qui vous insulte, vous ou quelqu’un se trouvant proche de vous), si vous vous trouvez dans un lieu communément considéré comme dangereux (une cité en banlieue parisienne) ou inhabituellement peuplé de personnes mécontentes (une manifestation, un quai de gare un jour de grève des transports…).

    Le stress provoqué vous pousse à analyser chaque détail et à vous tenir prêt à toute éventualité. Si votre vigilance est alors accrue, votre psychologie est mise à rude épreuve et vous ne pouvez pas rester dans cet état en permanence, sous peine de voir vos nerfs lâcher.

    4) Le focus

    Le focus apparaît quand la violence, ou la situation dangereuse se déroule.Vous êtes totalement concentré sur les évènements afin d’assurer votre sécurité, voire votre survie.

    Vous ne pensez plus qu’en matière de défense. Vous analysez vos options pour mettre fin à l’affrontement (ou l’éviter si vous avez encore le temps de fuir) sans mettre en péril votre intégrité physique. Votre vigilance est à son paroxysme, et rien ne peut perturber votre niveau d’alerte. Vous avez des œillères, et l’adrénaline envahit votre corps. Votre niveau de stress est tel qu’il peut influencer vos décisions. C’est la phase décisive de la conscience.

    Les quelques secondes qui suivent détermineront l’issue de la confrontation. Il est important de savoir maîtriser ses émotions à ce moment précis (cf l’article sur le mental de combattant).

    5) La panique

    La panique représente l’état extrême de la vigilance. Elle apparaît lorsqu’un évènement inattendu mettant votre sécurité en danger se matérialise. Le niveau de stress est tel, qu’il prend le dessus sur votre rationalité et toute réaction logique et efficace devient impossible. Dans cet état, vous devenez une victime incapable de changer le sort qui vous est réservé.

    La panique est le résultat direct de l’apparition de la violence alors que votre vigilance était au plus bas (le premier stade, celui de l’inattention). Vous êtes alors vulnérable et il y a très peu de chances pour que vous puissiez reprendre le contrôle de la situation. Comme vous le voyez, la vigilance est un facteur clé dans votre capacité à adapter votre comportement face à un danger.

    Il vous faut donc perpétuellement prêter attention à ce qui vous entoure et ne pas rester dans votre bulle, en pensant que rien ne peut vous atteindre : vous basculeriez alors trop rapidement dans l’état de panique. Votre état de conscience doit toujours se trouver entre le réalisme et l’alerte. C’est votre meilleure façon d’anticiper toute situation dangereuse.