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Apprendre à encaisser les coups pour se défendre correctement

    La plupart des gens évoluent dans un milieu où la violence n’est pas présente de manière quotidienne. Cela explique d’ailleurs la peur de l’agression. L’appréhension vient du fait de la rareté de la nécessité de se protéger directement face à un individu. Si personne ne veut ressentir la douleur lors de l’impact d’un coup, vous devez pourtant savoir que cette dernière n’est pas insurmontable, ou mortelle. C’est en vous libérant de ce blocage que vous pourrez apprendre à vous défendre de manière efficace. Car soyons réalistes, il est relativement rare, surtout pour une personne qui ne maîtrise aucune discipline de combat, de mettre hors d’état de nuire un agresseur sans que ce dernier n’ait le temps de réagir et d’employer la violence. Des méthodes pour limiter la puissance des attaques de votre adversaire existent, mais pour pouvoir les mettre en application, vous devez réaliser et accepter que votre intégrité physique puisse être touchée voire heurtée. Plutôt qu’une méthode d’évitement de votre adversaire, vous devez donc vous placer dans une logique d’absorption de ses coups.

     1) Votre positionnement comme atout stratégique

    Lorsque l’affrontement devient inévitable et que votre seule solution est de faire usage de la violence pour résister à un agresseur, la distance qui existe entre vous et ce dernier est un facteur clé dans le déroulement de la confrontation. Certes, en vous éloignant, vous limitez sa possibilité de vous atteindre, mais vous montrez aussi votre faiblesse psychologique face à la situation. Un agresseur ne tournera pas les talons si vous reculez sans cesse, bien au contraire, c’est une invitation à démontrer sa domination physique en ce que cette attitude reflète votre peur et votre manque de détermination.

    Cela ne signifie pas pour autant que vous devez rester immobile. Vous devez maitriser vos déplacements dans l’espace. Pour cela, vous devez incorporer dans votre logique, le fait qu’un certain degré d’exposition pourra certes permettre à votre agresseur de vous atteindre, mais favorisera aussi largement votre possibilité de contre-attaque. Votre technique de défense doit reposer sur votre faculté de vous déplacer au moment où votre assaillant se projette vers vous pour vous porter un coup. Même si ce dernier fait mouche, une variation soudaine de l’angle d’impact en limitera l’effet et vous permettra une riposte soudaine.

    2) Le relâchement corporel et psychologique permet une meilleure absorption des coups

    Si vous avez déjà regardé un match de boxe ou une rencontre d’UFC, vous vous demandez sans doute comment les combattant parviennent à encaisser autant de coups sans s’écrouler. Vous vous dites même sans doute que vous auriez été envoyé au tapis en moins de deux à leur place. Et bien cela dépend. Le facteur décisif dans l’absorption d’un coup, c’est son acceptation psychologique d’abord, puis un relâchement musculaire qui permet d’en limiter la puissance. Les muscles contractés sont toujours plus sensibles à la douleur. Lors d’une agression, il est donc vital de relativiser la portée de ce qu’un coup de poing ou un coup de pied occasionne en réalité comme dégâts. Oui cela fait mal, mais non, ce n’est pas la pire des douleurs à laquelle vous pourriez faire face.

    À vrai dire, si vous êtes concentré sur l’issue de l’affrontement, la douleur est même toute relative. Votre esprit de combattant prenant le contrôle de votre psychologie, l’adrénaline joue le rôle d’un calmant type morphine qui agit instantanément. Opposer une tension musculaire à un coup ne peut fonctionner que si vous êtes largement plus corpulent que votre agresseur, et si c’était le cas, il y a de relativement peu de chances pour que ce dernier vous ait choisi comme victime. Certaines disciplines comme le Krav maga ou le SDS par exemple, prévoient d’ailleurs des renforcements musculaires lors des sessions d’entrainement avec des exercices d’échanges de frappes sur les abdos ou les jambes des pratiquants afin de renforcer leurs muscles face à un impact violent.

    3) L’arme secrète lors d’un affrontement : l’acceptation de la souffrance

    Cela peut paraître paradoxal, mais si vous voulez être capable de vous défendre correctement, vous devez accepter de subir des dommages. En embrassant cette possibilité vous vous affranchirez de la peur qui vous retient et vous rend inoffensif pour votre agresseur. Votre but lorsque vous défendez votre vie, n’est pas d’éviter les coups de votre agresseur, mais bel et bien de frapper plus fort, plus vite et plus précisément que lui.

    Pour cela, il n’y a pas de secret, votre détermination à gagner la bataille doit être sans failles. Une fois au cœur de l’affrontement, n’hésitez pas à avancer vers votre adversaire (tout en effectuant des déplacements stratégiques lorsque ce dernier tente de vous atteindre), pour faire peser sur lui une pression aussi bien physique que psychologique. Et s’il n’avait pas choisi la bonne personne ?

    Et si vous étiez bien plus résistant que vous en avez l’air ? Et si vous parveniez à le mettre en pièces, animé par une fureur et une acceptation de la situation ? …. C’est ce genre de réflexion que vous voulez que votre agresseur adopte. Ne pensez pas à la douleur, elle n’est que passagère. Les sentiments de honte, de rage et d’injustice provoqués par une agression face à laquelle on ne réagit pas sont quant à eux persistants et peuvent provoquer des séquelles psychologiques (peur de sortir de chez soi, enfermement sur soi-même…).

    Votre capacité à vous défendre, quand la violence est votre seule option, ne repose pas uniquement sur votre connaissance des arts martiaux ou sur votre force physique. Sortir d’un combat sans la moindre égratignure est chose rare. C’est en acceptant le fait que votre adversaire portera atteinte à votre intégrité physique que vous pourrez prendre l’avantage et lutter contre votre peur de l’affrontement. Nous ne vous souhaitons pas de connaître ce genre de situation, mais prendre conscience d’un tel phénomène peut vous amener à prendre l’ascendant sur votre agresseur, et au final à évoluer plus sereinement dans votre environnement, puisque insensible aux pressions psychologiques d’autrui.